C'est un blog d'échange et d'info sur la situation franco-haïtienne. J'attends aussi vos commentaires.
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Comme vous le savez, la campagne électorale a démarré en Haïti entre deux candidats à la présidence : Michel Martelly et Myrlande Manigat. Pour arriver là, ces résultats ont été imposés par la communauté internationale en détruisant le rêve du président actuel René Préval pour mettre au pouvoir son homme de paille Jude Célestin.
Aujourd'hui, il est quasi difficile de faire une idée de la popularité réelle de ces deux candidats. D'un côté, Madame Manigat a du mal à faire vibrer la foule et doit aussi comprendre qu'une élection présidentielle n' est pas un cours qu'on enseigne à la fac. La tâche ne sera pas facile face à un populiste qui sait bien utiliser le langage populaire.
Qui est Michel Martelly?
Michel Martelly est présenté comme "un jeune dealer Duvaliériste". Il était l'ami du colonel Michel François, chef de la police de Port-au-prince, mêlé aux heures les plus sanglantes du coup d'état de 1991. Miami Hérald a rapporté que Martelly n'a aucun remord à propos de son affiliation au groupe para-militaire ou escadron de la mort (FRAPH) qui a ensanglanté le pays du coup d'état de Cédras et de Michel François.
La justice est ce qu'elle est en Haïti. Martelly n'a jamais été poursuivi pour participation à ce crime contre l'humanité. Durant cette même époque, il a même été invité par le maire de Port-au-prince au carnaval à cette époque.
Grâce à la complicité de la presse haïtienne, Martelly a refait une virginité morale et politique. Durant la campagne, il prétend même vouloir combattre la corruption en Haïti. Quel sacrilège ! Avec lui, le peuple haïtien aura le gouvernement qu'il mérite comme du temps de René Préval.
Michel Martelly a fait part de quelques confidences :
- Il avoue avoir sa carte de "Tonton macoute" dès l'âge de 15 ans.
- Pendant son séjour aux USA dans les années 80, il fumait quotidiennement 1000 dollars de crack.
- Alors qu'il travaillait comme maçon, il se faisait passer pour ingénieur au cours de ses visites en Haïti.
Enfin, on ne peut pas comprendre le silence de la presse haïtienne face à cet état de fait. On est en face d'une presse complice, corrompue et achetée par la bourgeoisie immorale de Pétionville (Haïti). Très peu d'entre eux semblent vouloir prendre la responsabilité de dénoncer l'absurde.
Au regard de ce qui se passe en Egypte, en Tunisie et en Haïti, les peuples veulent la démocratie. Il y a une nouvelle ère qui s’ouvre. Ils veulent aspirer à la liberté et à la justice sociale.
La démocratie pour nous c’est le régime politique ou, plus largement, un corpus de principes philosophiques et politiques dans lequel le peuple est souverain et détient le pouvoir collectivement. En gros, le pouvoir au peuple.
On ne peut pas parler de démocratie sans justice. C’est pour cela je pense que tous les dictateurs doivent comparaître en justice pour violations des droits humains et dilapidation des fonds publics. Dans le cas d’Haïti, pour y arriver, on doit mettre en place un comité de « justice et de vérité comme ce fut le cas en Afrique du sud pour faire la lumière sur les différentes exactions commises par les différents régimes (Duvalier, Préval, Aristide).
Ce comité doit tenter d'établir ces responsabilités au niveau politique, mais également de retrouver les individus criminels responsables d’actes de violence spécifiques. Le rôle de ce comité : d’une part dresser un inventaire des faits officiels et de l’autre informer les proches des victimes sur ce qui était arrivé aux leurs et dans quelles circonstances.
On peut aussi comprendre la colère de ceux qui voulaient que les coupables soient punis et donc tout à fait compréhensible. En tout cas, ce comité est nécessaire et important, car on ne peut pas reconstruire un pays sans justice. Il faut que les institutions puissent arriver à jouer leur rôle à l'avenir pour le bien-être de notre pays.