On l’a beaucoup répété, les glissements de terrain et les inondations sont largement liés au fait que les forêts ont pratiquement disparu. De fait, la couverture forestière est passée de 80% au début des années 1800 à moins de 3% aujourd’hui. Beaucoup se plaisent, là encore, à culpabiliser le peuple haitien. La triste réalité est que la population, qui vit dans la pauvreté que l’on sait, ne peut avoir accès qu’au charbon de bois, comme source d’énergie. (72% des besoins sont couverts par ce biais). Mais, assez curieusement, ceux qui donnent des leçons condescentantes d’écologie à des démunis qui se battent pour survivre, n’évoquent jamais la responsabilité de l’impérialisme dans la déforestation en Haïti.
"La plus grande forêt en Haiti a été dévastée au début des années 60 pour le compte d’une société privée qui était la propriété des dignitaires du régime parmi lesquels l’épouse du fameux dictateur Duvalier. Il s’agit de la forêt des pins qui se situait au sud de Port-au-Prince. On a coupé tous les arbres de cette forêt au profit des sociétés américaines qui fabriquaient de l’huile de résine destinée à l’aéronautique."Ceci dit, il faut insister sur le fait que la déforestation n’est ni une fatalité ni irrémédiable. On sait que dans de nombreux pays, des gouvernements ont pu impulser des politiques efficaces de reboisement . Pour ne citer qu’un exemple dans la région, on pense à la production massive d’arbres à croissance rapide destinés à l’exploitation industrielle à Cuba et à la campagne qui a lieu cette année à la Havane pour planter deux millions cinq cent mille arbres.Cette question de la déforestation est également utilisée à des fins de désinformation, afin d’escamoter les autres problèmes liés à l’agriculture et à l’absence de politique de remédiation. C'est à nous d'exiger un " plan Marshall" pour notre pays à ce niveau.
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